Pour ces fêtes de Pâques qui arrivent dans un contexte plutôt angoissant, allant de crises en crises, Notices d’Allemagne vous propose un peu de détente avec un évènement qui attire des foules de touristes dans l’ancienne capitale fédérale Bonn : l’éclosion des cerisiers japonais.

Le hasard fait parfois bien les choses. Deux petites rues calmes du quartier de la « Altstadt », la vieille ville de Bonn, l’ancienne capitale allemande, se sont transformés en véritable attraction mondiale. Dans les années 80, comme le rappelle le quotidien local General Anzeiger, ce quartier aux rues étroites, à la population défavorisée et traversé par la circulation ne faisait pas bonne mine au cœur de la ville. Les édiles décidèrent alors de le rénover. Pour cela, explique le journal local, on ravale les façades grises des petits immeubles, on réduit la circulation et l’idée vient de planter un peu de verdure. Le choix se porte alors sur des aubépines. Manque de chance, la pépinière n’en dispose pas. Il faut trouver autre chose et l’on décide alors de planter plutôt des cerisiers japonais, « ce qui d’ailleurs n’est pas très bien accueilli par la population qui craignait que cela n’assombrisse les rues » explique au journal une des urbanistes de l’époque. Qui aurait pu imaginer la transformation de la rue aujourd’hui ?

Mer de pompons roses

C’est en 1986 que les premiers cerisiers japonais (Prunus serrulata) à fleurs « Kanzan », des  fleurs charnues roses, font leur apparition  plantés le long des rues Heerstrasse et Breite Straße. On en compte désormais une soixantaine. Mais depuis, c’est tout le quartier qui s’est converti aux cerisiers japonais : quelques 300 arbres de différentes sortes. Leur durée de vie étant de 30 ans, la municipalité commence à les remplacer ou les tailler. Mais pas question de les supprimer ! Ils sont devenus un véritable phénomène d’attraction avec boutiques de souvenirs et de photos. Japonais, Chinois ou autres touristes asiatiques mais aussi des Allemands et des voyageurs du monde entier se bousculent pendant quelques jours pour « le » selfie devant cette mer de pompons roses. Ce ne sont pas les arbres qui provoquent des nuisances, comme le craignait les habitants il y a quelques décennies, mais bien les humains. La municipalité a dû complètement interdire la circulation et installer des toilettes. Et il faut se battre pour obtenir un peu de place pour une photo sans touristes. Reste à bien calculer sa visite. D’abord pour le démarrage de la saison : cette année, il fait encore un peu froid et les boutons ne sont pas ouverts. Pour se renseigner sur la date de l’éclosion, le blog Cherry blossoms Gemany propose d’envoyer un mail à ceux qui s’inscrivent sur sa page. Une fois les premiers boutons ouverts, il reste encore dix jours à deux semaines pour le fameux selfie avant que les trottoirs et la rue ne se transforment en un tapis rose de fleurs fanées.

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