Cette fois-ci, c’est ça y est : Silence de mort dans Golfe vient de paraître ! Certains d’entre vous ont déjà lu la version numérique. Voici maintenant le livre broché, un polar léger qui va voguer au milieu d’un océan de parutions. Il se déroule dans le Golfe du Morbihan, une région connue pour ses courants, ses îles et ses couleurs diaphanes. N’hésitez pas, le vent du Sahara nous annonce les canicules de l’été. Embarquez avec ce polar pour les brises marines et les secrets de la Bretagne.

Le succès des polars est phénoménal : quelque dix-huit millions de livres de poche vendus chaque année (Pocket). C’est dans cette catégorie saturée que va se battre le premier roman policier de Notices d’Allemagne. Un de ses atouts est sa taille modeste : pas lourd, 200g pour quelques 220 pages, il se glisse facilement dans la valise, le sac de place ou le sac de rando. Silence de mort dans le Golfe met en scène une femme, commandante de gendarmerie qui doit résoudre deux crimes dans une famille d’ostréiculteurs. Une famille, fermée, murée dans son silence. Des personnages douteux, des aristocrates, un marchand de journaux, un promoteur immobilier et même des narcos naviguent comme des squales dans les eaux sombres de ce roman. Nathalie Dumoulin, la commandate de gendarmerie, comme de nombreuses femmes, n’est pas très sûre de sa légitimité, elle craint de se perdre dans cet imbroglio et affronte le regard narquois de ses subordonnés. Saura-t-elle s’affirmer tandis que son cœur commence à battre la chamade ? Pour en savoir plus, je vous invite à lire ce polar.

Effet de catharsis

Reste un paradoxe : alors que nous vivons dans des temps de violence, que beaucoup évitent de regarder les nouvelles et que les troubles mentaux croissent, pourquoi ce plaisir presque pervers à se plonger dans des romans qui évoquent des meurtres, des assassinats et bien d’autres horreurs ? Les raisons sont nombreuses. La chercheuse Elodie Pinel expliquait en 2020 dans la revue Etudes : « Le policier intéresse en ce qu’il permet de jeter un œil sur les vices des autres : il montre l’envers de l’éducation, les pulsions réprimées sous les bonnes manières qui couvent en chacun. La lecture des policiers en est presque psychanalytique : elle participe de la purgation des passions (catharsis), à la manière des tragédies grecques (…) ». Certes, mais il faut bien avouer que lire un policier, lové(e)s sur un canapé, allongé(e)s sur une chaise- longue ou affalé(e)s sur le sable, est une situation confortable pour affronter des danger psychologiques ou physiques. Non seulement nous sommes dans un environnement sécurisé mais l’auteur est là pour nous donner des pistes – en général fausses – afin de sortir du cauchemar. Il nous trompe, certes, mais c’est là que réside l’excitation et le jeu mental car au bout d’un parcours labyrinthique, à la fin du policier, la solution arrive toujours et elle nous délivre du pire : les interrogations non résolues. Nous pouvons respirer. Dans Silence de mort dans le Golfe, je propose donc bien sûr pistes et fausses pistes, on y voit aussi la vie très dure des travailleuses bretonnes des parcs à huîtres, mais le roman se termine sur un dénouement inattendu.

Paysage de lumière

Et puis, il ne faut pas oublier le décor qui, telle la musique dans un film, donne la note, l’ambiance du roman… Celui de mon policier c’est celui de la « petite mer » – Morbihan en breton – une immense baie qui se vide et se remplit plusieurs fois par jour dans l’océan, au gré des marées, un royaume de l’huître dont la culture envahit presque toutes les criques, une mer aux allures innocentes dont les nombreux courants peuvent se transformer en torrents furieux et exige du marin de savoir jouer avec le vent, les coefficients de marée, les étroits chenaux des parcs à huîtres…

Finalement, il en faut des qualités pour écrire un bon polar ! C’est peut-être cela la clé du succès de ce genre considéré comme mineur : pas de jugement, pas de morale, mais les méchants sont quand même punis. Un moment de détente, le plaisir de jouer au détective. Rendez-vous avec Silence de mort dans le Golfe. Bonne lecture.

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